Ils veulent ██████ Internet

, par MiKaël Navarro

En ce moment même se tient à Dubaï une conférence de l’ONU mais des régimes autoritaires tentent d’imposer un contrôle gouvernemental total sur Internet par le biais d’un traité international contraignant. S’ils réussissent, Internet pourrait devenir moins ouvert, plus cher et plus lent. Nous n’avons plus que quelques jours pour les arrêter.

Internet est, depuis sa création, un incroyable outil d’expression et de contre-pouvoir citoyen : il nous permet de discuter, d’échanger nos idées et d’exercer une pression sur les dirigeants politiques avec une ampleur inédite. Cela s’explique simplement : Internet est régi par ses utilisateurs et des associations à but non lucratif, pas par des gouvernements. Mais aujourd’hui, des pays comme la Russie, la Chine et les Émirats Arabes Unis tentent de réécrire un important traité, le RTI (Règlement des télécommunications internationales). Le web serait alors soumis aux gouvernements et non plus à nous, ses utilisateurs. Tim Berners Lee, l’un des « pères » d’Internet, a souligné que ce traité pourrait intensifier la censure et mettre fin à notre vie privée. Notre mobilisation par cette pétition vient renforcer qui se battent contre ce hold-up.

Nous sommes déjà parvenus à contrer ce type de menaces à nos libertés. Nous pouvons à nouveau y parvenir avant la révision du traité. L’opposition s’organise. Signez cette pétition pour dire : « Touche pas à mon Internet ! » ; Notre appel sera remis directement à tous les délégués présents à la conférence :

http://www.avaaz.org/fr/fr_touche_p...

Cette rencontre destinée à réviser le RTI est organisée par un organe de l’ONU, l’Union internationale des télécommunications (UIT). Mais la Russie, la Chine, l’Arabie saoudite et d’autres pays tentent de saisir cette opportunité pour renforcer leur contrôle d’Internet par le biais de mesures pour faciliter les coupures, restreindre la confidentialité, légitimer le traçage et les blocages et taxer l’accès à certains contenus en ligne.

Aujourd’hui, il n’existe pas d’organe réglementaire pour Internet : plusieurs organisations à but non lucratif travaillent ensemble pour gérer les différents intérêts technologiques, commerciaux et politiques et faire tourner la machine. Ce modèle n’est certes pas sans défauts : la domination américaine et l’influence des entreprises ne font que souligner le besoin de réformes, mais ces changements ne doivent pas être dictés par les États. Ils doivent naître d’un processus ouvert et transparent, créé par les utilisateurs et pour les utilisateurs.

L’UIT effectue un travail très important, allant de la baisse des coûts d’accès pour les pays pauvres à la sécurisation des réseaux, mais les propositions qui sont en train de voir le jour ne doivent pas lui être confiées. Internet doit rester libre et régi par ses utilisateurs. Montrons à l’UIT et au monde entier que nous ne resterons pas silencieux.

Les membres d’Avaaz ont déjà réussi à préserver la liberté du web. Plus de 3 millions d’entre nous ont demandé aux États-Unis d’abandonner une loi permettant au gouvernement de fermer un site à sa guise. Grâce à nous, la Maison-Blanche a cessé de soutenir la loi. En Europe, le Parlement européen a écouté les 2,8 millions de membres qui lui demandaient la suppression d’ACTA, une autre menace à la liberté. Ensemble, nous pouvons gagner à nouveau.