Réseaux sociaux Sortir de Facebook !

, par MiKaël Navarro

Progressivement suite à mon inscription au réseau social Facebook il y a un an de cela déjà j’ai rapidement été impressionné par « l’éponge informative » qu’est la plateforme et apeuré du nombre d’informations que je pouvais y laisser sans le vouloir (notamment au travers de ces petits questionnaires que l’on s’envoie entre amis).

De plus je suis absolument contre la centralisation des données sur internet (surtout quand cela concerne les données personnelles de quelques 350 millions de personnes). J’ai alors cherché si il n’existait pas un réseau social similaire mais décentralisé (où les données des
utilisateurs sont chez eux ou sur des serveurs de confiance, à la manière des serveurs Jabber).

Commençons par un premier constat

Notre activité sur l’Internet est beaucoup trop dispersée.

Par exemple je veux récupérer mes mails, j’utilise un programme dédié (Icedove, Claws Mail ou Gnus),
je veux discuter sur les réseaux Jabber, j’en utilise un autre (Gajim, Coccinella (messagerie instantanée)),
je souhaite lire mes flux RSS et c’est encore un autre (Liferea)...

Ne serait-ce pas super si une même plateforme pouvait tout faire ?
Me notifier mes nouveaux e-mails, les récupérer, en écrire, visualiser les actualités, discuter en messagerie instantanée ?
Comme ça serait pratique d’aller chez un ami et de retrouver ses applications préférées sans rien installer !

Oui, mais tout centraliser, c’est mal ! Il faudrait alors pouvoir décentraliser...

Autre contexte : Nous étions un groupe d’amis durant nos études et avions l’utopie de garder contact et de continuer à échanger à l’aide du réseau et des outils informatiques (projets perso, artistiques, idées, réseau professionnel).

Or, depuis que nous ne sommes plus en contact direct, nous avons tous nos propres profils sur plusieurs applications "sociales", mais toutes différentes (Myspace, Flickr, DeviantArt, Facebook et autres) sans compter ceux qui ont developpé leurs propres sites ou sont sous un système d’exploitation différent (comme moi ;).

Ces applications offrent un formidable moyen de communication moderne et cela quelque-soit son sexe, sa religion, sa culture ou ses origines.
Il devient alors aisé de renouer contact avec un ami, d’informer ses proches d’une nouvelle importante, d’organiser un événement...

Mais la finalité de ces outils est souvent fondamentalement commerciale et passe par une politique visant à garder les utilisateurs « captifs » de l’application concernée.
L’intéropérabilité de ces outils est volontairement limitée et cadrée par des business plans.
Cela fait que les idéaux de « démocratie numérique », de bien commun ou de communautés de pensées suscitées et encouragées par ces applications ont vite un arrière goût amer.

Il serait souhaitable que ceux-ci respectent l’élément central qui les animent : l’utilisateur qui pour le moment est plus traité comme une « marchandise d’informations ».

Facebook

Embrayons sur le deuxième constat : Facebook est en train de créer un monopole effrayant, et pourrait très vite devenir plus que géant... « Un web dans le web ! »

C’est exactement la même chose pour Google : avec toutes ces applications web, ils sont bien partis pour devenir le futur Microsoft du web !

De jour en jour Facebook fait la polémique, que ce soit pour le non-respect de la vie privée en partageant nos informations avec des entreprises ou le piratage des comptes.

Du coup, nombres d’articles ont vu le jour pour tenter de voir comment se sortir de cette situation.
Et pour certains, c’est carrément sortir de Facebook !

 Facebook IS Mass Surveillance
 Facebook Wired
 Après Facebook Diaspora
 Facebook vs/ vie privée

Je vois beaucoup d’entre vous se demander comment ils feront après ?

 Au revoir Facebook ;
 Entretien avec MOVIM ;
 Dispora* ;
 newebe un réseau social distribué en Python.

Mais aussi :

Essai de caractérisation des applications sociales

Voyons, du point de vue utilisateur, comment ou pourrait caractériser les réseaux sociaux (enfin les applis que l’on appelle comme ça actuellement) :

 Gestion des relations (qui connais qui, par qui, comment) entre les membres (ex. : Linkedin, Viadeo, Facebook).

 Page utilisateur au contenu hautement personnalisable (ex. : Facebook, Netvibes, Myspace).

 Interactions évoluées avec les autres membres :

  • Blogs (ex. : Facebook, Myspace, Flickr)
  • Système de forums (avec fonctions du type "voir les réponses à mes commentaires", ex. : Flickr)
  • Messagerie interne (ex. : Flickr, Facebook, Myspace, DeviantArt)
  • Sondages, jeux, trucs débiles mais marrants (ex. : Facebook)
  • Salles de discussion thématiques (ex. : Viadeo, Facebook, DeviantArt)

 Interactions (enfin, souvent syndication) avec d’autres applis sociales :

  • Aggrégation des flux provenant de diverses applications (ex. : Facebook, netvibes, Myspace)
  • Export des flux par le biais de boites ("widgets") intégrables au sein de pages web (via RSS, javascript ou autre)

 Interactions avec d’autres applications web (stockage en ligne, traitement de texte en ligne, comptes mails (ex. : Netvibes)

 Syndication des contenus (flux RSS, podcasts, Atom).

 Interopérabilité bien pensée : support de différents formats de métadonnées (Exif, tags ID3, ...)
associées au documents (ex. : Flickr, Freesound, DeviantArt, Facebook).

 Ergonomie évoluée : utilisation "naturelle" de la souris (actions de glisser-déposer, dépliement d’arbres ou de boites), fluidité de navigation (technologies Ajax, Jquery) (ex. : Netvibes, Flickr, Facebook).

Le buzz actuel (qui devient assez pénible) autour des applications sociales ou autres réseaux sociaux serait-il du vent ?

Oui et non, car au niveau fonctionnalités, si on prend chaque élément séparément dans la liste ci-dessus, on a rien d’exceptionnel ou qui n’existait déjà.
Par contre, ces applications intègrent, rassemblent des données, des outils qui auparavant étaient dispersés entre plusieurs sites.
Elles offrent une interface modulable et intégrée sur des choses qui auparavant étaient disjointes... le tout sur la même page web.
Ainsi, je peux me réapproprier, me construire (m’écrire) un web connecté à mes préoccupations, à mes actions, mes contacts ou amis.

Mais comme on l’a vu précédemment, la problématique est qu’avec ces applications les données sont centralisées, par exemple si un jour le site à un problème quelconque il est impossible d’accéder à ses propres données.

Il est donc temps de réagir face à cela. Développons une plateforme non-commerciale, publique, satisfaisant tous nos besoins et que tout le monde pourra étudier et redistribuer...

L’auto hébergement, une solution d’avenir ?

Peut-être que la solution est de revenir sur les fondements d’Internet, conçu comme un réseau acentré, où chaque ordinateur fournit une partie des services.

Ainsi, s’héberger soi-même :

 participe à la construction d’un Internet acentré et résistant ;
 évite de stocker ses données personnelles chez des prestataires ;
 permet d’avoir le contrôle et la responsabilité de ses propres données ;
 permet d’avoir un service humain et proche : soi-même ;
 est amusant et instructif, pour les technophiles.

Cf. :

 L’auto hébergement, une solution d’avenir ?
 FreedomBox la petite boîte qui voulait que l’Internet restât libre
 Auto hébergement
 Planet auto-hébergement
 FAI libre
 Une PirateBox miniature à moins de 40 euros !
 Commotion, le projet d’un Internet hors de tout contrôle

P.-S.

P.S. Alternative à Dropbox

Comme vous avez pu le lire sur de nombreux articles ici et là, Dropbox a actualisé ses conditions de confidentialité au service d’hébergement :

"En nous soumettant vos travaux, vous nous accordez l’accès (et à ceux avec qui nous travaillons pour fournir les services) dans le monde entier, non exclusif, libre de royalties, les droits de licence, d’utiliser, copier, distribuer, préparer des travaux dérivés (tels que des traductions ou des changements de formats) d’exécuter ou afficher publiquement ces travaux dans la mesure raisonnable et nécessaire pour le service." [Blog de Dropbox]

Pour faire simple, Dropbox s’autorise d’utiliser vos données avec ou sans votre accord... Rassurant non ?
Voilà pourquoi j’ai décidé d’aller à la pêche aux solutions alternatives !

 Synchronisation de données « au fil de l’eau » avec Syncany (dévelopé en java avec un système de greffons)

  • Mais aussi dvcs-autosync basé sur Git (ou un autre DVCS) et XMPP pour la notification de synchronisation.

 Upload et partage de fichiers :

  • Par l’Universitée d’Avigon FileZ, en PHP/MySQL, permet l’upload et la gestion des fichiers à travers une unique adresse HTTP ;
  • Droopy, un serveur Python à installer sur son serveur personnel laissant la possibilité à ses amis d’uploader des fichiers sur sa machine ;
  • Jyraphe, une application PHP (sans BDD) de dépôt de fichier, facile à installer et à utiliser (développé selon la philosophie Getting Real, donc possède juste les fonctionnalitées nécessaires) ;
  • Et php:filehosting une solution minimaliste d’upload (un seul fichier PHP).

 Backups differentiels cryptés / signés :

  • J’ai retenu Duplicity utilisant libRsync et GnuPG.