Pour sauver le monde : consommer l’électricité en période creuses Faire tourner son lave-vaisselle la nuit pour réduire son emprunte carbonne

, par Gilbert Fernandes

Nous ne nous posons jamais de question sur la production électrique, sur les contraintes que nous mettons sur les producteurs d’électricité en exigeant d’eux qu’à tout moment, à tout instant, la puissance électrique dont nous avons envie soit là, disponible, au bout de nos doigts.

Mais nos choix, nos exigences, ont des conséquence (techniques et physiques) sur les producteurs, et sur la nature de l’électricité produite (et la pollution engendrée). Nous pouvons donc agir pour réduire la pollutions générée par la transformation de l’énergie en énergie électrique (l’électricité ne se "fabrique pas" : elle se transforme à partir d’une autre énergie).

Que faire pour rendre son électricité (consommée) moins polluante ? changer d’opérateur, c’est une possibilité, ne plus consommer d’électricité, c’est la meilleur solution, mais ... pas facile.
Une autre solution pourrait être de décaler sa consommation électrique durant les creux de consommations nationales. Pourquoi ?
La production électrique : comment ça marche ?
La production électrique nationale (et mondiale) est un millefeuille de productions locales interconnectées qui se cumulent en fonction des besoin :
* Les barrages hydraulique sur les rivières qui produisent en continue (et en général à fond), en 24/24h
* Les centrales nucléaires qui produisent en continue (et à fond), en 24/24h
* Les centrales au charbon que l’on démarre pour des périodes moyennes (car il y a du temps de chauffe "improductif" important pouvant aller à plusieurs heures),
* Les centrales au gaz que l’on démarre pour quelques heures de pic (la chauffe est rapide, quelques dizaines de minutes) voir plus.
* Les centrales hydrauliques de montagnes que l’on démarre (instantanément) pour les pics et que l’on arrête assez vite (après quelques heures) sinon les barrages sont vides !
(Je ne parlerais pas des éoliennes et des panneaux photo-voltaïque qui sont anecdotique (en quantité) sur la production globale, et de toute façon ils ne font que ce qu’ils veulent, ne servant à rien pour réguler la réponse à la consommation globale).

Donc pour suivre la consommation électrique des clients, les producteurs enclenchent les centrales dans l’ordre suivant :
* le barrage de montage
* la centrale au gaz (pour pouvoir arrêter son barrage)
* la centrale au charbon (si ça va durer)
Et l’arrêt se fait "en gros" dans le sens inverse
Avec des variables d’ajustement comme des barrages hydraulique que l’on appel "STEP" qui repompent l’eau de bas en haut pour consommer de l’électricité en sur production, et refaire le plein du barrage d’en haut. Car l’ajustement production/consommation se fait à la seconde sinon il y a une "sur-tension" qui grille le réseau, ou une "sous-tension" qui fait fondre les lignes électriques. Heureusement, la "loi des grands nombres" (beaucoup, beaucoup de clients), et les probabilités, font que la demande, et donc la consommation, au niveau européen (tous les pays sont interconnectés), suit des courbes ... pas trop saccadées.

Donc, pour résumer : si nous consommons de l’électricité "dans les creux", c’est là qu’il y a le moins de CO2 envoyé en l’air pour que nous ayant chez nous des petits électrons dans la prise.

Quand y-a-t’il des creux ?

La réponse en image :
En semaine :

Consommation électrique en France un jeudi

Le week-end :

Consommation électrique en France un samedi

(sources RTE : http://clients.rte-france.com/lang/...)

En semaine, le plus gros creux (et le plus stable dans le temps) est le creux nocturne entre 3h et 4h30 le matin. Le week-end et encore plus dimanche, nous avons ce même creux, avec un autre (plus marqué) entre 15h et 18h. Donc c’est dans ces créneaux là qu’il faudrait, idéalement, consommer l’électricité dont nous avons BESOIN (et pas gaspiller en consommant en plus !).
C’est donc dans ces créneaux là qu’il faudrait :
* programmer son chauffe-eau électrique (pour ceux qui en ont un)
* programmer son lave-vaisselle (idem).
* faire cuir son gratin de patate (ou autre) le samedi après midi (ou dimanche aprèm) et juste le réchauffer le soir.
* faire de la patisserie avec les enfants (ou sans) le samedi après midi, pile dans le bon créneaux ..
Il reste peu d’autres appareils dont le fonctionnement pourraient être décaler dans le temps sans pénalité (comme le lave-linge qui va laisser la lessive toute froisser, ou les plaques électriques ... qui vont laisser le repas froid !).

Si vous avez des idées : surtout n’hésitez pas. Mais en vous souvenant bien que l’idée est : de décaler les heures de consommation, et pas de consommer plus !

Cette initiative aura d’autres vertus :
* aider à stabiliser les réseaux électriques qui sont surchargés en heure de pointe (et risquent de craquer), mais aussi réduire les pertes d’électricité en ligne (donc gaspillée lors du transport parce que cela chauffe quand tout le monde "tire en même temps")
* arrondir les bénéfices d’EDF qui ne vendra pas à perte son électricité nucléaire aux Suisses pour qu’ils fassent tourner leurs STEP (en consommant un surplus de production), et en se faisant de beaux bénéfices (sur notre dos) !

P.-S.

Cet initiative personnelle n’aura bien sûr qu’un impact à la marge du problème mondial de changement climatique, mais cela fait plaisir de se dire que l’on a fait un effort pour améliorer la situation, et qu’en plus cela ne nous coûte "rien". Enfin, chaque petite goutte individuelle, réunies, peuvent former une grande rivière ....