1984 De George Orwell

, par Didie Navarro

Un classique de science-fiction à absolument lire.
Une pépite dans son genre.
Une référence.

Ce roman est vraiment LE livre de SF à lire. De nombreux thèmes sont abordés et rassemblés pour ainsi créer un régime autoritaire infaillible.

On pourrait se demander s’il ne commence pas à un peu vieillir, s’il n’est pas décalé par rapport à notre époque. Alors oui, la narration et certains éléments de l’histoire sont un peu passés mais le message qu’Orwell veut nous communiquer est toujours d’actualité. En effet, il nous dévoile la recette secrète de la domination, il nous montre à quel point le gouvernement peut nous contrôler et surtout il nous révèle à quel moment on peut arriver au point du non-retour. Car ce que nous dit Orwell c’est que tant que l’on résiste, on peut changer le monde mais, dès que l’on oublie qui on est, on ne peut plus résister. C’est pour cela que ce livre, n’est pas vraiment une histoire sans fond mais une leçon sur le régime totalitaire. Il est donc question de lire attentivement ce roman et d’y noter toutes les réflexions. C’est un roman qui demande beaucoup d’attention et une certaine expérience de lecture pour comprendre en majorité ce que veut dire l’auteur. Un enfant ne pourrait pas tout comprendre. Par conséquent, je pense qu’il faut lire ce roman après avoir vu la seconde guerre mondiale, l’URSS et l’Allemagne nazie. Ces événements historiques qui ont marqués l’humanité ont des similitudes avec le système présent dans le roman. Je pense que l’auteur a dû s’en inspirer. Pour ma part, la lecture de 1984 m’a permis de comprendre certains mécanismes des régimes totalitaires de l’époque (culte de la personnalité, jeunesse hitlérienne...) Mais George Orwell va beaucoup plus loin que ça, et ce sont ces détails qui sont intéressants à étudier. C’est pourquoi nous allons donc essayer de décrire ce régime le plus précisément possible.

(Attention, il n’y a aucun spoil de l’histoire en générale mais je risque de dévoiler le fonctionnement du régime. Si vous voulez découvrir entièrement le monde qu’a créé l’auteur ne lisez pas la suite.)

Premièrement, nous pouvons parler de la minute et de la semaine de la haine. Ce sont les deux premiers sujets abordés dans le roman. Le parti met en scène un personnage qui est contre le parti en le montrant de manière ridicule (Goldstein). Cela est élaboré pour attiser la haine contre ce personnage (donc vers les révolutionnaires) et, en retour, récupérer l’adoration du personnage représentant le parti (Big Brother). C’est donc de la manipulation mentale. Grâce à ces personnages fictifs le gouvernement fait passer des idées. Une histoire qui semble ainsi anodine mais qui apprend déjà au plus jeunes à détester les révolutionnaires
(pages 24-25, 378).

Big Brother est un personnage à part entière. Il est la figure du parti. Cette homme à moustache est mystérieux car le gouvernement en a fait une personne. La population ne sait même pas s’il est réel ou fictif tellement il est présent dans les propagandes du gouvernement. Présenté comme le sauveur de l’humanité, il est présent à tous les coins de rues ce qui renforce encore plus sa notoriété et son image (page 29).

À noter qu’il n’y a pas une seule fois ou nous savons quelles personnes gouvernent. Big Brother est le seul personnage qui s’affiche en tant que représentant du parti. Cependant, comme énoncé précédemment, il n’a jamais d’apparition publique. C’est donc un système assez mystérieux.

Ensuite, un autre facteur se rajoute et contribue à renforcer l’adoration envers le parti : l’éducation des enfants. Le gouvernement éduque les enfants à la haine et à la violence en leur faisant un lavage de cerveaux avec le principe d’angsoc (valeur du parti / idéologie). Cela crée une vraie milice infiltrée dans la population. Ainsi, ces enfants guettent la moindre infraction même si cette infraction vient de leur famille... L’avantage de ce procédé est que lorsque ces enfants seront devenus grands, le parti aura un total contrôle sur eux contrairement aux anciennes générations (pages 20-21, 41, 212-213). D’ailleurs, une surveillance constante a été installée en plus des enfants. Télécran et microphone sont de mises ce qui contribue à cette sensation d’oppression.

D’autre part, le parti enlève toute trace du passée dans le but de n’avoir aucun outil de comparaison. Le gouvernement va même jusqu’à éliminer toutes les personnes ayant vécu avant la révolution (évite tout dérapage et congestion car se sont les seules qui ont le moyen de comparer pages 126-127).
Le système présent est donc le seul a avoir existé et le seul qui puisse fonctionner. Il n’y a plus la notion du bon ou du mauvais puisque que la population ne connait pas mieux.

C’est alors que le parti rentre en jeu, en en rajoutant une couche. Ils insistent alors sur le fait qu’ils n’ont jamais été aussi bien qu’aujourd’hui. Mais est-ce vraiment la vérité ? (page 294) Ce système est vraiment fondé sur des mensonges. Par exemple, le travaille de Winston contribue à entretenir les mensonges du parti en contrôlant la presse (pages 61, 72, 221).

Nous en venons maintenant à la langue du parti : le novlangue. Cette nouvelle langue a été inventée par le parti de manière à limiter la pensée. Ils effacent des mots, en réduisent d’autres pour en garder à la fin que l’essentiel en leur sens. En plus clair, il ne reste que les mots qui ne contredise pas les principes d’angsoc. Un mot permet de désigner ceci : « crimepensée ». Ainsi, personne ne pourra plus critiquer le parti puisqu’il n’y a plus de mot pour le critiquer. Le parti restreint le langage ce qui restreint la liberté de pensée (pages 78-79, 422, 437).

C’est un des principes les plus intéressants de ce régime car on rentre vraiment dans la manipulation psychologique. Je n’avait jamais vu un tel fonctionnement et cela fait extrêmement peur de se dire que ce système pourrait vraiment exister et nous attaquer au plus profond de nous même. Cela pourrait changer la nature de l’homme lui-même. C’est un des sujets les plus complexes à comprendre, je pense moi-même pas avoir tout saisi. La finesse de ce procédé pourrait être étudié longuement.

Voici le lien de vidéos expliquant le principe du novlangue :

Pour résumer tout ceci, nous pouvons dire que toutes les libertés sont enlevées sans que la population s’en rende compte. Et tous les systèmes énumérés précédemment empêchent les rébellions et conditionnent ainsi la population. Même si dans ce système Goerge Orwell veut nous faire croire au départ que la rébellion y est impossible, il peut quand même y en avoir. C’est pourquoi, ce gouvernement y est aussi préparé. Il sait donc les repérer et les arrêter (pages 117, 224, 359, 34).

Il existe une procédure pour « guérir » les gens qui ont commis le crime de la pensée. Et là, c’est le summum de la manipulation psychologique. Un gros lavage de cerveaux est effectué sur les rebelles. On leur apprend à ne plus réfléchir, on leur fait croire qu’ils ont une maladie... Tout est mis en œuvre pour qu’ils ne pensent plus. Par la torture ils insèrent les idées de l’angsoc (pages 344, 359, 368, 374, 376, 399).

Pour finir, je trouve que ce roman à une fin originale contrairement aux autres romans de science-fiction que j’ai lu. On pourrait en dire encore beaucoup plus mais une relecture serait à faire. En tout cas, ce roman ne finira pas de m’intriguer.

À propos de l’auteur :

George Orwell est un écrivain anglais pendant les années des guerres.

Il est principalement connu pour "1984" (1949) et "la ferme des animaux" (1945).

Adaptation cinématographique :

Ce roman a été adapté en 1984. Malheureusement, le film a mal vieilli et l’adaptation ne le met pas en valeur. L’histoire étant déjà assez complexe, il est dur de rester fidèle à ce qu’a écrit George Orwell.

Citations :

"Le crime de pensée n’entraîne pas la mort. Le crime e pensée est la mort." Winston

"Le parti avait commis le crime de persuader que les impulsions naturelles, les sentiments naturels, étaient sans valeur, alors qu’il dérobait en même temps à l’individu tout pouvoir sur le monde matériel. Quand on se trouvait dans les griffes du parti, ce que l’on sentait ou ne sentait pas... n’avait littéralement aucune importance. On disparaissait et personne n’entendait plus parler de vous, de vos actes." Winston

"Vous étiez aspiré hors du cours de l’histoire" Winston

"Les deux buts du parti sont de conquérir toute la surface de la Terre et d’éteindre une fois pour toutes la possibilité d’une pensée indépendante." Winston

"Les masses ne se révoltent jamais par le seul fait qu’elles sont imprimés. Aussi longtemps qu’elles n’ont pas d’éléments de comparaison, elles ne de rendent pas compte qu’elles sont imprimées." Winston

"Devant la douleur, il n’y a pas de héros, aucun héros." Winston

"L’ancienne civilisation prétendait être fondée sur l’amour et la justice. La nôtre est fondée sur la haine. Dans notre monde il n’y aura pas d’autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l’humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout." O’Brien

+ Fonctionnement du parti (page 302)
+ La puissance du parti fatalité (page 374)

Fini le 24 août 2019.

P.-S.

Note = 4/5