Phobos 4 De Victor Dixen

, par Didie Navarro

La saga se conclue enfin avec ce 4ème tome. Mon avis est assez mitigé mais il y a tout de même une quantité de points positifs. Pour moi, c’est une saga avec un grand potentiel mais qui est, à mon avis, pas complètement aboutit.

Informations : Phobos 4 est le dernier tome de la saga. Si vous n’avez pas lu les tomes précédents ne lisez pas celle-ci.

Premièrement, tout au long du roman, nous suivons l’influence des médias sur la population. En effet, suite au retour des pionniers sur Terre, ils subissent les conséquences du programme Genesis : la célébrité, la gloire, les critiques, les insultes... La moindre erreur est jugé et puni par les internautes même si les pionniers essayent d’être le plus irréprochables possible. Cela ne peut que nous faire penser à ce que subissent les célébrités de notre époque (Justin Bieber, Jeremstar...). Le côté réseaux sociaux est abordé dans ce tome là ce qui n’avait pas été fait dans les romans précédents. Cela reflète bien les problèmes que nous avons de nos jours.

Deuxièmement, ce roman est essentiellement frustrant. Nous avons pendant les 3/4 du livre, aucunes réponses à nos questions. Tandis que les personnages essayent de se réintégrer dans ce monde qui était le leurs avant de partir pour Mars, Léonor est celle qui en souffre le plus. Lors de ce quatrième roman, nous assistons donc à une réel évolution psychologique du personnage. Son background est approfondi nous rapprochant encore un peu plus de ce personnage.

Troisièmement, plusieurs problèmes actuelles (certains à venir) sont évoqués. Par exemple, le réchauffement climatique a une place importante. Victor Dixen a voulu créé des situations faisant échos à celles que nous connaissons aujourd’hui. Nous retrouvons donc les mêmes débats comme les réfugiés climatiques ou l’accroissement des maladies comme la D66 (mutation). Mis à part ceci, l’auteur a choisis de nous montrer un autre phénomène de société : la secte. Nous avons ici deux sortes d’organisation : l’Aranha et le temple de l’unification cosmique. On pourrait d’ailleurs les comparer à la mafia pour l’Aranha et à une secte religieuse pour le temple de l’unification cosmique. L’auteur nous offre donc une perspective de ce que pourrait devenir ces organisations dans quelques années.

Quatrièmement, parlons de Serena Mc Bee. Peu présente, elle est pourtant bien là. L’auteur introduit ici une idée générale : "L’humain es toujours à la recherche du pouvoir absolu". Nous pouvons bien le voir à travers Serena Mc Bee. Nous retrouvons encore ce personnage mauvais et pourtant très intelligent. Ses stratagèmes ont su m’énerver et m’exaspérer. Cependant, j’ai trouvé la fin bâclée. L’auteur nous propose une fin ouverte pour la fin de sa saga. Mais j’ai l’impression qu’il contourne plus le problème qu’il le résous. Malgré cela, nous avons des explications, nous ne restons pas sans réponses.

Pour conclure, j’ai un avis assez mitigé sur cette saga. Il y a énormément de sujets importants qui sont évoqués dans Phobos avec, pour couronner le tout, de la science-fiction. En somme, une belle saga pour ados.

Citations :

"Un drone mû par des hélices silencieuses, à l’avant duquel est fixé un projecteur miniaturisé celui-là même qui a illuminé le visage du "nouveaux prophète" quelques instants plus tôt. Aide toi et le ciel t’aidera..."

"Mais ne vous y trompez pas : l’aide humanitaire et les programmes techniques à eux seuls ne suffiront pas. L’unique moyen de régler la tragédie de l’exil climatique avec réalisme et sans angélisme c’est de stopper à la source le réchauffement qui ravage le globe et oblige les sinistrés à fuir." Léonor

"Internet devrait être un temple de l’intelligence mais regarde ce que les gens en font trop souvent : un dépotoir de la bêtise. Cela devrait refléter les merveilles éclatantes de la nature et de la pensée : il reflète surtout la noirceur des chemises humaines."

"Ils choisissent de croire aux faits alternatifs, au fake news et aux conspirations. Ces dernières leurs permettent d’exprimer leurs passions les plus inavouables : la jubilation narcissique de la mauvaise foi, la peur panique du changement, l’instinct de revanche contre son prochain."Serena

"Voilà encore un bel aspect de la nature humaine, le rejet de tout ce qui est différent. Les braves gens préféreront détourner le regard avec dégoût que de s’interroger sur ce qu’elles représentent." Léonor

Fini le Mercredi 25 décembre 2019.

P.-S.

Note = 4/5